Histoire de la Guadeloupe

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Sources

« Guadeloupe » Ouvrage réalisé par le département de la Guadeloupe

Débarquement de Christophe Colomb

… 3 novembre 1493…, c’est la fin de l’après-midi ! après cinq semaines de navigation, l’amiral de la mer Océane et vice-roi des Indes, Christophe Colomb, débarque sur une île plate et boisée avec la plus grande partie de son équipage et en prend possession, au nom des rois catholiques, la bannière royale en main, la baptisant du nom de son navire, Marie-Galante ou Marie la Gracieuse. . Le lendemain , il cingle vers une haute terre toute proche qui reçoit de lui le nom de Notre Dame de Guadeloupe, hommage rendu à l’un des plus célèbres monastères de l’Espagne.

Des Caraïbes au XIXème siècle

Les Caraïbes venus vers l’an mil dans les Petites Antilles en avaient étaient chassé les premiers indiens qui s’étaient installés dans les îles aux alentours de l’an 200. Ces derniers, les Arawaks, ont laissé le souvenir de leur sens artistique dont témoignent nombre de poteries découvertes lors de fouilles archéologiques.

La découverte de 1493 ne sera pas suivie par une installation effective des Espagnols dans les petites Antilles : ils préfèrent faire la conquête de Saint-Domingue, de Cuba, de Porto-Rico, puis des fabuleux empires des Aztèques et des Incas.

C’est le XVIIème siècle qui verra l’installation permanente des Européens dans les îles. Sous l’égide du cardinal de Richelieu, les français prennent officiellement possession de Saint Christophe en 1627 puis, en 1635, de la Guadeloupe et de la Martinique : Le 28 Juin 1635, Jean du Plessis, seigneur d’Ossonville et Charles Liénard, seigneur de l’Olive, mandatés par la Compagnie des Iles de l’Amérique, prennent possession de la Guadeloupe au nom du roi de France, en présence des 400 premiers Français arrivés avec eux à la Guadeloupe et originaires principalement de deux provinces, la Normandie et la Touraine. Retenons les noms de quelques-uns de ces pionniers, Jean Philbert, conseiller du roi au siège de Chinon, qui sera le premier juge de la Guadeloupe, Etienne Huguet, seigneur de Bussey, originaire lui aussi de Chinon, Guillaume d’Orange, venu du Cotentin, lointain ancêtre de l’impératrice Joséphine.

Les Caraïbes devront laisser la place aux Français et se réfugier dans les îles voisines, principalement à la Dominique, où, de nos jours, un territoire leur est toujours réservé.

Charles Houël, seigneur du Petit-Pré, né à Paris en 1616, gouverneur de la Guadeloupe de 1643 à 1664, fonde la ville de Basse-Terre, devient propriétaire de l’île qu’il rachète à la Compagnie des Iles de l’Amérique, et reçoit de Louis XIV le titre de marquis de Guadeloupe. C’est vers 1644 que la vocation économique de la Guadeloupe se dessine : la canne à sucre est plantée, le premier moulin à sucre installé. Cette culture demande une importante main-d’œuvre : on fait venir des Africains qui constitueront désormais la majorité de la population, travaillant comme esclaves dans les plantations. Pendant ce temps, l’île de Marie-Galante reçoit son premier gouverneur en 1645 : c’est une Saintongeais, Constant d’Aubigné, fils d’un des plus grands poètes français et père de la future marquise de Maintenon. Il ne pourra s’y maintenir et Marie-Galante ne verra qu’en 1648 l’installation permanente des Français qui, la même année occupent l’archipel des Saintes et plus au nord, sous la direction d’un Briard, le Bailli de Lonvillers de Poincy, les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy.

Dès son arrivée au pouvoir, Colbert décide d’établir aux Antilles l’autorité royale : il rachète chaque île (Martinique, Guadeloupe, Saint-Christophe et Grenade) à son seigneur particulier, et les cède à la nouvelle Compagnies des Indes Occidentales, chargée de leur mise en valeur. Dix ans après, la compagnie est supprimée et les îles rattachées directement au pouvoir royal : chacune a son gouverneur particulier, mais le gouverneur général réside au Fort Royal de Martinique.

Pendant la première moitié du XVIIème siècle, la prospérité de la Guadeloupe est moins grande que celle de la Martinique : de plus, les Anglais ravagent l’île en 1691, puis en 1703. Mais les quatre ans d’occupation anglaise (1759-1763) que va connaître la Guadeloupe pendant la guerre de Sept Ans, lui permettent de rattraper, et au-delà, son retard économique sur l’île voisine : les gouverneurs Barington, Krump Dalrymple ouvrent largement le commerce extérieur, introduisent 20 à 30000 Africains, fondent le port de Pointe à Pitre et dotent le pays d’institutions représentatives (une assemblée réunie à Petit-Bourg envoie à Londres un délégué pour représenter officiellement la colonie).

Le traité de Paris (1763) fait rentrer la Guadeloupe parmi les possessions de la couronne de France qui préfère abandonner, en échange, le Canada à l’angleterre. Désormais, la Guadeloupe, qui ne dépend plus de la Martinique, jouit d’une grande prospérité qui s’affirme avec la construction de son port : le plan d’aménagement de Pointe a Pitre est dressé dès 1763 et, en 1769, un édit royal en fait le siège d’une sénéchaussée et lui donne officiellement son nouveau nom qui remplace celui de bourg du Morne Renfermé.

La période révolutionnaire sera, pour la Guadeloupe, une époque funeste et sanglante : l’île est occupée en 1794 par les anglais, mais aussitôt reprise par l’énergique commissaire de la Convention, Victor Hugues, qui proclame l’abolition de l’esclavage. En 1802, le général Richepance vient, sur l’ordre de Bonaparte, rétablir l’esclavage et réprime le soulèvement du chef de bataillon Delgrès.

Le début du XIXème siècle verra une troisième (1810-1814), puis une quatrième (1815-1816) occupation anglaise de la Guadeloupe, tandis que l’économie de l’île de trouve très atteinte par la concurrence du sucre de betterave. En 1848, l’esclavage est définitivement aboli et, deux années plus tard, la ville de Basse-Terre devient le siège d’un évêché (bulle du 27 septembre 1850).

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